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  • Nesrine TEDJINI-BAÏLICHE

Entre "le complexe du colon et le complexe du colonisé" entre "peau noire masques blancs"…



Un droit de réponse a été demandé au journal de Montréal mais en vain[1] .

Nous republions et repartageons ce billet car afficher une image sous couvert de diffuser la parole des concernés n'est pas une une solution et parce qu'on y préfère la diffusion de paroles politiques idéalement portées par des concernés, mais pas nécessairement. Peu importe qui porte l'idée, l'essentiel est qu'elle aille dans le sens de notre émancipation. Nos luttes sont politiques et doivent permettre des alliances. Nous devons aussi lutter contre la libéralisation et la dépolitisation de ces dernières et dénoncer notre instrumentalisation qui sert la colonialité du pouvoir et le capitalisme racial !

Voici le billet ignoré :


Chère madame MURIELLE CHATELIER,


J’ai découvert votre texte par une publication de Benoit Charrette, Ministre responsable de la lutte contre le racisme[2]. Je dois dire que je suis très étonnée de la joie exprimée par ce dernier. Pourquoi avoir accepté un poste de ministre pour régler un problème qui n'existe pas, n’est-ce pas reconnaitre qu'il occupe un emploi fictif?

Je dois dire aussi que j’aurais trouvé intéressant que vous nous exposiez la différence entre chercheurs, journalistes/ influenceurs. Peut-être aussi auriez-vous pu nous expliquer que les concepts de "white fragility" sont hérités d’un certain féminisme mais que nos luttes antiracistes, anticoloniales, antiimpérialistes sont héritées de grands révolutionnaires noires radicaux, et non d'approches libérales individualistes.

Vous nous dites qu’à l’automne 2016, des étudiants ont accueilli votre fille et ses amis dans une nouvelle école privée en leur balançant : « C’est quoi ce troupeau de Noirs? ». Vous avez alors publié une lettre ouverte dans les médias et écrit un courriel à la direction de cette école pour dénoncer le comportement inacceptable de ces adolescents. Comment expliquez-vous que vous avec dû faire appel au 4e pouvoir pour faire pression à cette direction afin qu’ils interviennent ? Si le racisme n’était pas systémique ne croyez-vous pas que votre concours aurait été inutile et que l’établissement aurait géré la situation sans nécessiter un tel rapport de force ?

N’oublions pas, non plus, que nous vivons au Québec, là où Vallières est né et que tout un courant de la société québécoise s’est mis à lire Frantz Fanon, Albert Memmi, aimé Césaire et autres intellectuels anticoloniaux américains, dans les années 60. D'ailleurs, on se demande bien pourquoi...

Par ailleurs, je tiens à rappeler que tout comme vous, j’écris un billet d’humeur, sans expertise, sans être une spécialiste, et que comme vous, je joue aussi les influenceuses. Je souhaite aussi rappeler qu'en ignorant l'histoire du pays où nous résidons, nous risquons de démontrer notre illégitimité à traiter de questions importantes. Nous devons aussi faire attention à ne pas considérer notre cas particulier pour une généralité, sinon nous risquons d’être ce que nous prétendons critiquer. Mais dites-moi, considérez-vous des chercheurs comme Ted Rutland ou Robyn Maynard comme des influenceuses?


Nesrine TEDJINI-BAILICHE

[1] https://www.journaldemontreal.com/2021/02/25/jai-une-peau-noire-et-je-rejette-le-concept-de-racisme-systemique?fbclid=IwAR2tlWIVV76cQTlppIWaWkgNPiup74doVsmWvrYAwQyj9ZCobqNbQHkEV-c [2] Benoit Charette et la lutte contre le racisme distinct – Une chronique de Ricardo Lamour : https://ricochet.media/fr/3510/benoit-charette-et-la-lutte-au-racisme-distinct

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