La publication de ce papier m'a trotté dans la tête un moment, j'ai pesé le pour et le contre, finalement le Webinaire du Bureau de la lutte au racisme et au discriminations systémique (BRDS) du 10 juin m'a décidée.
Revolution will not be founded[1]
Victoire de l'antiracisme moral/libéral et de la contre-révolution au Québec. Quand lutter contre le racisme systémique ne veut plus rien dire et que les blancs se l'approprient, ce n'est plus là qu'on doit se situer. Pour défendre et montrer la non-dangerosité à reconnaitre le racisme systémique, Patrick Huard a parlé d'un racisme systémique vécu par les Québécois blancs francophones dans son émission « La Tour », pour parler d’inégalités et de racisme envers les communautés autochtones. Dans un monde où même Ben & Jerry luttent contre la suprématie blanche. On va faire un petit état des lieux des luttes locales et essayer de comprendre comment on en est arrivé là.
Pour tenter de saisir notre situation, j’ai choisi un point de départ, une séquence récente, parce qu’elle soulève un certain nombre de problèmes et que les souvenirs sont frais. Ce choix réside dans la qualité de la séquence avec les enjeux et problèmes qu’elle ne soulève, ni plus ni moins.
21 mars : Journée internationale contre la discrimination raciale
21 mars 2021 : Marche contre le racisme envers les Asiatiques au Québec, à Montréal.
Jusqu'ici pas de problème, dans la mesure où un acte terroriste asiaphobe a entrainé la mort de 8 personnes dans des salons de massage asiatique d'Atlanta, dont 6 femmes asiatiques. Là où ça fait mal, c'est le choix du lieu du rassemblement dont je ne connaissais pas l’importance pour les Premiers Peuples (je suis arrivée il y a 6 mois). Je tiens donc à remercier Maria (femme Innu) d'avoir partagé sa colère et de nous avoir expliqué que le Square Cabot est un lieu de rassemblement et de vie pour les peuples autochtones en situation d'itinérance. Je dois donc m'excuser publiquement pour avoir participé à un évènement publique, perçu à juste titre comme un moment d'occupation coloniale. Maria était révoltée et terriblement triste et à juste titre : le rassemblement a duré deux heures et la foule ne lui permettait ni de circuler, ni de s'assoir sur un banc or c'est l'endroit où elle retrouve les siens, là où elle mange et essaie de gagner de l'argent pour survivre... Je tiens toutefois à préciser qu'une des organisatrices s'est publiquement excusée lors de l'évènement et que des excuses ont été mises en pratique autour d’un souper au square par des militants asiatique et présents lors du rassemblement. Le lieu sera à l’avenir respecté.
Malheureusement les problèmes ne s'arrêtent pas là... L'évènement fut composé de diverses prises de paroles, mais pas seulement asiatiques. Dans ce cadre, certains intervenants ont préconisé des solutions réformistes. Ils ont appelé à collaborer avec le pouvoir armé de l’État. Celui qui ne cesse de commettre des crimes coloniaux racistes. Les bras m'en sont tombés... Comment peut-on conseiller de faire appel à la protection d'une institution pourtant massivement dénoncée par des victimes non-blanches pour son caractère raciste et criminel? La SPVM, le bras armé du pouvoir colonial racial est d’une dangerosité létale pour ces derniers. Je suis profondément choquée que l'on parle de racisme systémique tout en omettant que la police est une des institutions composant ce système.
Mais qu'en est-il pour les femmes autochtones, pire pour celles qui sont itinérantes? Ne nous ont-elles pas informés d’agressions sexuelles, d’abus de pouvoir et d’intimidation de la part de policiers de la Sureté du Québec ?[2]Qu'en est-il des personnes asiatiques en situation irrégulière, peuvent-elles aussi appeler la police en cas de problème? Qu’en est-il de l'incompatibilité de ce type de conseil pour les travailleuses du sexe dont faisaient partie les femmes assassinées ?
Le collectif Red Canary Song nous répond [3]:
«Nous rejetons l'appel à un renforcement des services de police en réponse à cette tragédie. La volonté d'appeler à un renforcement de la police est encore plus forte au milieu de la montée de la violence anti-asiatique appelant à des châtiments carcéraux. Nous comprenons la douleur qui motive l’appel des membres de nos communautés asiatiques et Asiatiques-Américaines à un renforcement de la police, mais nous nous y opposons néanmoins. Le maintien de l'ordre n'a jamais été une réponse efficace à la violence parce que les policiers sont des agents de « la suprématie blanche ».
En conséquence, il m’apparait important de dire que concernant ces appels pleins d'aplomb des représentants du pouvoir, à se plaindre à la police, je ne tolèrerai pas qu’on me renvoie à des croyances personnelles au sujet d’une institution étudiée rigoureusement et scientifiquement! Ce genre de procédé tend à décrédibiliser les luttes collectives contre les crimes policiers racistes ainsi que les collectifs qui tentent d'imposer la dissolution de cette dernière. Les appels appels pleins d'aplombs commissaire à la lutte contre le racisme et les discriminations systémiques Montréal, ont décrédibilisé par la même occasion la revendication de la reconnaissance du racisme systémique. De plus, des articles nous apprennent que des policiers ont refusé d'enregistrer des plaintes de personnes non blanches, en l’occurrence asiatiques[4]. Le minimum serait d'accompagner les gens qu’elle enjoint à aller porter plainte chez la police. Si son bureau ne peut fournir ce genre de soutien, elle aurait pu parler de sa compréhension de la peur de la police des communautés non blanches et les orienter vers des organismes qui pourraient les soutenir dans cette démarche. Les réponses "langue de bois" et l’ignorance active sont terrifiantes. Les discours libéraux et individualisants font froid dans le dos dans les luttes antiracistes et décoloniales!
Rien de surprenant dans ce que je viens d’énoncer.
Libéralisme partout, diversité, inclusion, représentativité. Libération nulle part
Identification de problèmes déjà connus:
Alors que nous vivons une période terrible avec la réactivation de lois coloniales : état d’urgence interdiction de se réunir, couvre-feu … Le 29 août, le comité exécutif de la Ville de Montréal surfe sur une tendance pour saboter des luttes de résistance avec des actions de pacification et mandate l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) pour la tenue d'une consultation publique sur le racisme et les discriminations systémiques . Il a également mandaté le Service de la diversité et de l’inclusion sociale, à titre d’unité d’affaires responsable de ce dossier, aux fins de la consultation.
« Tout au long de la consultation, plusieurs sont venus dire à la commission qu’ils attendaient de la Ville qu’elle exerce un leadership exemplaire en matière de lutte au racisme et à la discrimination systémiques. C’est d’ailleurs ce qu’on dit déjà de Montréal dans les grands forums internationaux. Il faut maintenant que la Ville se conforme plus entièrement à cette image avantageuse. Les événements des dernières semaines, que ce soient les conséquences de la pandémie mondiale ou les manifestations internationales qui ont suivi le décès de Georges Floyd à Minneapolis, montrent que tous ne sont pas égaux devant l’adversité. Ces événements créent un momentum favorable pour que la spécificité montréalaise soit concrètement reconnue, valorisée et soutenue afin que toutes et tous puissent se réaliser, contribuer et s’épanouir pleinement. »
On pourra lire dans le rapport de consultation que : «la thématique la plus évoquée, tout au long du processus de consultation, a été le profilage racial et social. Les interventions ont mis en relief les sentiments d’atteintes à la dignité, la déshumanisation et la peur des forces de l’ordre à Montréal. La commission considère que le profilage sévit au sein du SPVM et qu’il constitue une violence dirigée envers certains groupes racisés et envers des personnes autochtones vivant à Montréal. Toutefois elle reste convaincue que ce phénomène va demeurer tant et aussi longtemps que la culture organisationnelle du service de police de Montréal ne sera pas fondamentalement remise en cause. »
On comprend bien la stratégie à venir, visant à redorer l’image de la police en parlant de remise en cause d’une « culture organisationnelle » qu’il s’agit de « réformer ».
Les solutions bien connues du pouvoir...
Mais au juste, d'où vient le rôle de commissaire à la lutte contre le racisme et aux discriminations systémiques.
La mairesse de Montréal, et l'élue responsable de la diversité, de l'inclusion en emploi, de la langue française et de la lutte au racisme et à la discrimination, en ont fait l'annonce. Un bureau du ou de la commissaire à la lutte contre le racisme et aux discriminations systémiques est créé. Voilà comment ce genre de démarche de consultation publique et de plan d’action sert à redonner de la crédibilité à la Ville et la police.
Le bureau a été mis en place pour donner suite à un rapport de l'OCPM, notamment sur le racisme systémique dans le SPVM. De façon générale, il s’agit de s’assurer d’une certaine diversité visible et non politique dans les administrations de la ville.
« Le Bureau tiendra un rôle clé dans l'atteinte des objectifs de Montréal de devenir plus juste et inclusive. Il aura le mandat, notamment, d'informer les citoyennes, les citoyens et les employés municipaux quant à leurs droits et aux mécanismes de recours qui leur sont offerts. Il interviendra auprès de tous les membres de la communauté municipale et proposera des mesures structurantes visant un appareil municipal inclusif pour toutes et tous », a expliqué Serge Lamontagne, directeur général de la Ville de Montréal.[5]
Aujourd’hui critiquer cette fonction revient à s’attaquer à un individu… Je suis épuisée (et je ne suis pas la seule) de cette individualisation des problèmes : les problèmes que nous soulevons sont politiques, ils sont donc collectifs. Les discussions doivent se mener avec respect et rester sur le terrain politique. Quand bien même nous entretenons des amitiés avec des militants, des employés communautaires ou des fonctionnaires, il s'agira de critiquer une fonction, une ligne politique, une réponse à un problème social, pas un individu. En bref si j'ai quelque chose à dire à un fonctionnaire je l’interpelle publiquement. Ce que j’ai fait quant à l’injonction à se plaindre à la police pour des violences racistes. J’attendais une écoute et j’espérais une réponse publique et politique de la part d’une ancienne militante qui a profité d’une certaine image populaire.
Dans un premier temps, la commissaire me renvoya à un échange interpersonnel, le 6 mai 2021, nous avons reçu notre réponse publique et politique :
La commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques à la Ville de Montréal se shoot aux mythos. « Je pense qu’en ce moment, pour dépolariser la conversation, il faut des personnes qui puissent s’asseoir au centre et qui disent : voici comment on renoue, voici comment on retisse, voici comment on réduit le fossé entre les institutions et certaines parties de la société et de la métropole. »[6]. Inventer des liens et des tissages à retisser c'est soit se bercer d'illusions, soit mentir éhontément... J’ai peine à croire que la géographe n’a pas lu les travaux de son collègue Ted Rutland qui a fait la lumière sur l’histoire de l’urbanisme et du racisme[7]. N’a-t-elle pas lu ceux de Robyn Maynard qui ne disent pas que la police fonctionne mal, mais qu’elle fait bien son travail dans la mesure où son rôle est de protéger l’État colonial, le capitalisme racial, le patriarcat blanc bourgeois. Pour elle, il faut réinvestir le financement octroyé aux corps policiers. Cet argent serait plus utile aux communautés vulnérables qui vivent, entre autres, dans la pauvreté, il pourrait être redirigé vers des initiatives pour l'accès au logement abordable et pour le transport en commun, ce qui permettrait de lutter contre les discriminations relatives à la pauvreté. Pour Robyn Maynard, « On doit changer notre définition de la sécurité pour voir que la police ne rentre peut-être pas dans l’équation » et elle a bien raison ![8]
En attendant, les commissaires du pouvoir sont soumis à ce dernier et c’est bien une nouvelle tendance. Comme on peut le voir au Nouveau-Brunswick.[9]
La culture des manigances et la dépolitisation des luttes :
Robyn Maynard a raison, la commissaire a tort, je ne suis pas la seule à le penser, mais je suis la seule à oser dire tout haut, ce que plusieur pense tout bas. À la suite de ma première critique radicale, j’ai observé un certain nombre de pratiques inquiétantes sur les réseaux sociaux. Je me rends compte que le terrain des luttes est miné, car mes positions n’ont pas été soutenues publiquement par des militants, mais m’ont valu beaucoup de sympathie en privé. J’ai très mal vécu ce « soutien » que j’ai trouvé dépolitisant et individualisant. En tant que militante, je ne souhaite pas être aimée, mais faire front commun avec des frères et sœurs de luttes pour porter nos revendications. Ce genre de pratique, d’après ce que j'en comprends, me fait penser qu’il y'a une culture de l'hypocrisie et du consensus mou. J’ai vu des militants radicaux soutenir des lignes contre-révolutionnaires à coups de like ou de cœur par peur, pour des raisons professionnelles, ou pour des raisons amicales ( ou toutes ces raisons à la fois) et c’est terriblement déprimant…
Qui ne dit mot consent ?
Professionnalisation et libéralisation des luttes : Non-Profit Industrial Complex[10]
Je vais un peu mieux depuis le 21 mars et je trouve la force de dénoncer ce climat malsain, où je vois à la fois de la lâcheté politique, de la peur et du réseautage business. Il m’apparait dangereux et grave de soutenir publiquement ceux qui ont le pouvoir et pas ceux qui ne l'ont pas, ce genre de pratique irréfléchies et spontanées participent alors à l'invisibilisation et de la délégitimisation des revendications des luttes antiracistes et anticoloniales et des militants qui s'y engagent.
Un frère de lutte m’a permis de mieux comprendre ce que nous vivons, me faisant découvrir le concept de « Complexe industriel à but non lucratif, ou« NPIC ». Je souhaite à mon tour le partager avec vous. Ce terme est utilisé par les militants de la justice sociale pour décrire la manière dont les organisations à but non lucratif, les gouvernements et les entreprises sont liés.
Partout dans lesdites Amériques, de nombreux militants exercent leur travail en tant qu'employés ou avec l'aide d'organisations à but non lucratif. Beaucoup de leurs objectifs ont besoin d'argent pour être atteints, et les organismes sans but lucratif sont enregistrés auprès du gouvernement afin d’obtenir le droit légal de recevoir de grosses sommes d'argent. Ces organisations à but non lucratif militantes reçoivent généralement de l'argent de particuliers et d'organisations à but non lucratif encore plus grandes, qui sont connectés aux grandes entreprises et aux riches qui contrôlent les industries.
Malheureusement, le gouvernement enregistre sous condition et bien que de nombreux militants ont à cœur d’œuvrer contre les injustices sociales que les entreprises et les riches soutiennent, ils prennent le risque de perdre leurs financements ou leurs emplois s'ils sont trop critiques. Donc, pour rester financés, ils devront déradicaliser leurs idées pour rester respectables.
De nombreux articles et livres décrivent les effets du NPIC en étudiant les schémas de financement et en étudiant la manière dont les objectifs de certains militants ont changé une fois que leurs mouvements ont commencé à recevoir plus d'argent.
Et conséquemment, ces contraintes produisent un climat de peur dépolitisant, je définirai ce climat de violence institutionnelle, elle est malheureusement reproduite par nous-mêmes, par peur de perdre des subventions ou notre travail.
De nombreux militants travaillant dans les milieux communautaires m’ont fait part de leurs angoisses permanentes d'être ostracisés, pour ne pas dire cancelled, à la fois de leurs milieux professionnels, mais aussi de certains milieux militants pourtant fréquentés par des personnes censées porter des idées communes. On remarque alors une certaine auto-censure, la rumeur est aussi pratiquée avec des formules du genre « on m’a rapporté que », « machin m’a dit que »…
Dans ce climat, il apparait impossible de discuter ou de débattre de contenu politique et par conséquent il est difficile de s’organiser largement et d’envisager des stratégies communes sur tous les fronts que nous constituons. Finalement, des manigances pour des luttes d’hégémonies se font dans l’ombre en détruisant des réputations et cela sans procès politiques. Si on n’obéit pas immédiatement comme de bons petits soldats et qu’on ose discuter un certain maintien du statu quo, on est condamné et isolé aussi… Or ostracisés et ignorés politiquement on l'est déjà, condamnés à tort ou à mort c’est aussi ce que nous inflige la suprématie blanche. Et nous, on reproduit tout ça pendant que le pouvoir améliore son image. Bref, si on ne s’attaque pas au pouvoir, qui d’ailleurs se réapproprie les luttes antiracistes, ou anticoloniales, on finit par se saboter politiquement à leur avantage.
Il semble que la politique de consensus nous affaiblit. En étant consensuel du matin au soir pour ménager des petits égos et non par tactique ou stratégie, on ne va pas aller loin! Pire encore, on s’épuise à ménager la chèvre et le chou. Je pense par ailleurs qu'une amitié qui ne peut survivre à un débat politique animé à des désaccords n'en est pas une! Il va falloir sérieusement s’interroger si l’on considère le désaccord politique comme une violence ! Il va falloir (re)définir les violences dans un contexte de suprématie blanche.
Si nous avons des positions politiques à défendre, des attaques politiques à porter, nous devons le faire. Nous pouvons écrire nous pouvons organiser des débats.
Le 21 mars soulevait bien des problèmes de cohérence et de cohésion, car il semble que de nombreux désaccords sont évités. Il est alors vital d'être solidaires et de faire un travail sérieux posant des conditions d'alliances entre les différentes catégories de non-blancs subissant le racisme. Il apparait que la politique de la flatterie nous entraine vers des pentes glissantes qui ont pour conséquence de produire des erreurs politiques dont nous peinons à nous remettre.
Les derniers évènements ont montré qu’antiracisme et anticolonialisme ne vont pas de pair … Alors, j’aimerais au contraire, qu’on débâte, qu’on se chicane, qu’on pose les choses sur la table pour enfin s’accorder sur les choses essentielles afin d’arracher notre dû et qu’on ait plus d’ambition que de dire merci au « maitre »quand on nous balance des miettes !
Il apparait donc nécessaire que le champ politique de l'antiracisme arrête de vouloir sembler inoffensif et que nous enclenchions des rapports de force sérieux afin d’obtenir des victoires politiques. Et pour ce faire, il est vital de poursuivre nos luttes en toute autonomie.
Je nous quitte sur des avertissements de Frantz Fanon qui pourraient réconcilier certaines et certaines d’entre nous
Rien de nouveau sous le soleil :
« C’est ainsi que l’on assiste à la mise en place d’organismes archaïques, inertes, fonctionnant sous la surveillance de l’oppresseur et calquée caricaturalement sur des institutions autrefois fécondes...
Ces organismes traduisent apparemment le respect de la tradition, des spécificités culturelles, de la personnalité du peuple asservi. Ce pseudo respect s’identifie en fait au mépris le plus conséquent, au sadisme le plus élaboré. La caractéristique d’une culture est d’être ouverte, parcourue de lignes de force spontanées, généreuses, fécondes. L’installation « d’hommes sûrs » chargés d’exécuter certains gestes est une mystification qui ne trompe personne. C’est ainsi que les djemaas Kabyles nommées par l’autorité française ne sont pas reconnues par les autochtones. Elles sont doublées d’une autre djemaa élue démocratiquement. Et naturellement la deuxième dicte la plupart du temps sa conduite à la première. »[11]
Nesrine TEDJINI-BAÏLICHE
[1] https://dukeupress.edu/the-revolution-will-not-be-funded [2] « Dénonciations autochtones: 213 plaintes, 17 policiers accusés. Depuis la prise de parole publique de femmes autochtones de Val-d’Or dans un reportage de l’émission Enquête en 2015, 213 dossiers d’enquête criminelle ont été ouverts au Québec à la suite d’allégations formulées par des Autochtones à l’endroit de policiers. Au total, 18 d’entre eux ont mené au dépôt d’accusations criminelles contre 17 policiers, révèle une compilation inédite du Devoir ». https://cobp.resist.ca/en/node/22107 [3] Red Canary Song https://docs.google.com/document/d/1_Q0mFJnivTZL5fcCS7eUZn9EhOJ1XHtFBGOGqVaUY_8/edit?fbclid=IwAR1zt7e4GH1vaxeu71zv3T-af7wnGIy2wzsBuHCogy3RZibp7H8b-afFhv8 [4] « Il faut dire qu’une partie importante de ces plaintes ne sont pas signalées aux policiers. Ou encore, ces incidents ne sont pas pris au sérieux par le SPVM, selon des membres de la communauté asiatique. » https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1710914/racisme-anti-asiatiques-discrimination-montreal-motion?fbclid=IwAR3jvVSzYtL0xxbq99hzWubDEdqJCaDEeb-e8Dq_tiE7biIZhvtdOgf0AIE [5] https://www.coe.int/fr/web/interculturalcities/-/the-city-of-montreal-creates-an-office-of-the-commissioner-for-combating-racism-and-systemic-discrimination [6] https://www.lapresse.ca/actualites/2021-05-06/le-devoir-d-antiracisme.php [7] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1535438/urbanisme-racisme-conference-toronto-ted-rutland [8] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1708799/racisme-brutalite-policiere-police-profilage-racial [9] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1779608/fredericton-blaine-higgs-racisme-enquete-commissaire [10] https://simple.wikipedia.org/wiki/Non-Profit_Industrial_Complex#:~:text=Non%2Dprofit%20industrial%20complex%2C%20or,assistance%20of%20non%2Dprofit%20organizations [11] Fanon Frantz, « Racisme et culture [*] », Présence Africaine, 2002/1-2 (N° 165-166), p. 77-84. DOI : 10.3917/presa.165.0077. URL : https://www.cairn.info/revue-presence-africaine-2002-1-page-77.htm
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